Grignoter ou pas grignoter : que nous dit le snacking sain ?
Publié le 13 septembre 2017
Le snacking sain, c’est quoi ?
C’est sûr, vous avez déjà dû en entendre parler : on voit ce terme de plus en plus dans les magazines et dans les supermarchés… Notamment dans les rayons encas que l’on peut manger sur le pouce, sans culpabiliser. Le terme « snacking sain » a surtout été créé par l’industrie agroalimentaire pour nous proposer des encas qui combleraient nos envies de grignoter… sans nous faire prendre 1 kilo.
Pour Jérôme Gruson, un « vrai » snacking sain est surtout un « aliment bon pour la santé ». C’est-à-dire « un aliment peu riche en calories – dont le nombre de calories pour 100 g. est peu élevé ». Des exemples ? « Les fruits, les légumes, les produits laitiers ou encore des produits céréaliers complets (non transformés). »
Cela signifie-t-il que nous pouvons grignoter des carottes, des pommes ou tout autre snacking sain toute la journée ? Pourquoi dit-on qu’il n’est pas bon de grignoter ?
En fait, le terme de grignoter renvoie à un « Trouble du Comportement Alimentaire ». Et c’est bien cela qui n’est pas « bon ». Grignoter n’est pas en lien direct avec la faim, il arrive sous le coup d’une émotion. Grignoter « c’est manger en dehors des repas… sans avoir faim. »
« Certains individus peuvent grignoter sans que cela n’ait d’incidence sur leur poids. » Mais le fait est que « si votre métabolisme est plutôt faible, alors le grignotage – le fait de manger sans avoir faim – pourrait être une des raisons de la prise de poids. » Dans ce cas, malheureusement, grignoter devient un problème… qu’il s’agisse d’un snacking sain ou non.
Si ce n’est pas par faim, d’où provient cette envie de muffin à 16h ? Ou toute autre envie de manger compulsive… ?
Selon Jérôme Gruson, « les grignotages compulsifs sont souvent liés aux tentations, réflexes ou émotions… » Cette compulsion peut survenir sous le coup d’émotions positives, lors d’un goûter avec des enfants ou par convivialité au bureau, ou sous le coup d’émotions négatives. « Gérer une situation stressante par exemple peut être tellement désagréable que manger nous procure un plaisir immédiat. »
Ajoutons que les régimes peuvent aussi être la raison des grignotages compulsifs car « le régime nous prive, il nous met sous pression et… nous craquons ».
En tant que spécialiste de la nutrition, que nous conseillez-vous ?
« En tant que diététicien-nutritionniste, je conseille de ne pas de grignoter*, tout simplement ». Pour ne pas grignoter, ma meilleure astuce est de ne pas se frustrer en suivant un quelconque régime. On doit plutôt « apprendre à manger sans culpabiliser, de tout, selon notre faim et notre rassasiement afin de ne pas ressentir de frustration. »
C’est la raison pour laquelle tous les nutritionnistes conseillent de manger 3 repas par jour, équilibrés, et en prenant le temps de mastiquer pour savourer chacun des aliments. Bien rassasié-e, vous ne serez pas frustré-e et… vous ne vous jetterez pas sur le premier bonbon venu.
Cela dit, si vous êtes sur le point de craquer ou si vous ressentez le besoin de grignoter par plaisir ou par convivialité, voici d’autres pistes à creuser croquer.
– Evacuer le stress. Si votre envie de grignoter provient d’une situation stressante, vous devez trouver une activité alternative qui vous aidera à justement évacuer ce stress… Des exemples ? Au bureau, sortez et aérez-vous l’esprit quelques minutes, le soir, pratiquez une activité sportive ou une activité plus zen telle que le yoga. Elles vous permettront d’évacuer les mauvaises émotions.
– Avancer l’heure du repas. Si vous ressentez la même envie de grignoter tous les jours à la même heure, vous pouvez très bien avancer l’heure de votre repas. Plutôt que de vous jeter sur un aliment trop riche, trop gras, trop sucré… Optez pour un bon repas équilibré qui vous aidera à tenir toute l’après-midi.
– Se tourner vers une boisson, chaude, ou vers un grand verre d’eau ! L’après-midi, lorsque vos collègues ou vos enfants prennent le goûter, vous pouvez ruser et vous tourner vers une boisson chaude de type tisane au goût sucré, thé vert, ou chicorée sans sucre ajouté.
Alors, si l’envie de grignoter survient, malheureusement, le snacking sain ne pourra rien y faire. Car ce n’est pas votre estomac qui en a besoin, mais votre tête. Vous l’aurez compris, plutôt que de croquer dans un carré de chocolat ou même dans une barre de céréales : occupez-vous l’esprit, soyez plus rusé-e que votre gourmandise, et trouvez une activité déstressante.
Pour en savoir plus sur le Dr Jérôme Gruson, diététicien-nutritionniste à Lille, vous pouvez jeter un œil à son site Internet.
* « sauf exception pour des raisons médicales ou chirurgicales qui poussent le patient à fractionner son alimentation. »